Les Cabines de Claveyson
Par Frédéric de Flaugergues
Autrefois, à la campagne, les familles partaient aux champs pour la journée. Les déplacements, longs, se faisaient à pied ou en carriole avec le cheval. Le casse-croûte de midi se faisait donc sur place. Il était intéressant de pouvoir garder le repas de midi au frais. Si quelques bouteilles se trouvaient sur place bien au frais, c’était le grand luxe. Il était également utile de pouvoir stocker du matériel agricole sur place afin d’éviter de lourdes manutentions. Le cheval, outil de travail de grande valeur et complice du travailleur agricole, se devait d’être protégé de la chaleur pendant les heures les plus chaudes de la journée. De petites cabanes possédant toutes ces propriétés furent donc édifiées sur des terres situées loin du lieu d’habitation du propriétaire. Sur la commune de Claveyson, ces cabanes sont majoritairement construites en molasse (pierre du pays). D’une surface au sol de 10 m2 à 30 m2, elles sont bâties sur un ou deux niveaux. Le deuxième niveau, réserve de foin, pouvait servir de chambre. Le toit, qui possède une ou deux pentes, est couvert de tuile canal. Elles sont fréquemment orientées nord-sud avec l’entrée au midi. Les autres ouvertures sont petites à très réduites, peut-être pour donner au local la fraîcheur qui lui était demandée. Dans le pays de Romans, ainsi qu’en Ardèche, ces constructions sont appelées Chabottes. A Claveyson, comme dans d’autres régions, le terme de Chabotte était réservé aux cabanes possédant un toit de chaume. Bien moins solides, et demandant bien plus d’entretien, il est inutile de vous dire qu’elles ont toutes disparu. Dans certaines régions, la Chabotte était toute en pierres avec sa voûte en dalles plates. Sur notre commune, c’est plutôt la dénomination de Cabine qui était donnée à ces cabanes qui accueillaient, pour la journée, les paysans et leurs bêtes de bât. Une de ces cabines est maintenant ruinée, une autre a été aménagée en résidence secondaire, une troisième n’était peut-être pas destinée à être une cabine à la construction. Je pense à cette cabane montée en mâchefer. Ces abris sont entretenus et utilisés pour stocker du bazar ou laissés à l’abandon, livrés aux sévices du temps. Témoins poignants d’un mode de vie aujourd’hui disparu, ces cabines font partie intégrante de notre patrimoine rural. Il nous a semblé important de les répertorier avant la disparition de certaines d’entre elles. Voici donc les photos de tous ces abris qui ont du servir un jour de cabines. Cher lecteur, si vous constatez des erreurs ou des oublis, faîtes-le nous savoir. Si vous connaissez l’histoire d’une de ces cabines ou une anecdote la concernant, merci de nous la relater pour une future diffusion. Nous aimerions également vous mettre à contribution pour compléter d’autres inventaires de notre patrimoine communal ; les croix, les baumes, les puits, les sources et les captages souterrains, les pigeonniers.