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N°7 - g-Les boeufs

Les bœufs

par Georges Reynaud

 

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Dans mon enfance, le bœuf, ou plutôt les bœufs faisaient partie de mon univers. Mon père a vendu sa dernière paire de bœufs en 1964. Il achetait des jeunes bêtes à peine dressées, il les gardait 3 ou 4 ans pour le travail et les engraissait pour la boucherie. A chaque transaction, c'était des journées de palabres avec le maquignon. L'écart entre le prix proposé par le vendeur et le prix offert par l'acheteur allait souvent du simple au double. Je me souviens de Joanni Veyrat (maquignon très connu dans la région de St Donat) faisant mine de repartir puis revenir avec une augmentation de quelques francs et mon père de s'arc-bouter sur le prix demandé. Mais quand le marché était conclu, on se tapait dans la main et très souvent le maquignon restait pour souper car la nuit était déjà très avancée.

 

Contrairement au cheval plus vif et nerveux, les bœufs travaillaient avec douceur et puissance : la force tranquille avant l'heure. Il y avait des périodes assez dures pour les attelages : les semailles, les moissons et les foins. Pour les semailles, le travail pouvait durer un mois de temps. Il fallait labourer au brabant ou à l'araire (la seluire en patois), herser (avec la repeille) semer et herser à nouveau.

Pour les foins et les moissons, il fallait atteler avant jour ; vers 10 ou 11 heures, les bêtes avaient trop chaud, on devait les rentrer ; on réattelait après 5 heures de l'après-midi, jusqu'au crépuscule.

 

Gamins, entre 12 et 14 ans, on nous embauchait pour conduire les bœufs, il fallait marcher devant, pour les guider, pour les travaux délicats comme le buttage des asperges ou le binage du tabac et des betteraves. Nous devions faire très attention afin que les bêtes ne piétinent pas les jeunes pousses.  Plus tard on nous apprenait à atteler et à tenir la charrue ou la bineuse. Il y avait des règles à respecter pour atteler. Il nous fallait toujours commencer par la même bête, celle qui supportait le joug. La tâche consistait ensuite à fixer le joug aux cornes de l'animal à l'aide de sangles de cuir tout en faisant très attention quand des mouches ou des taons devenaient trop pressants : pour se débarrasser des insectes, le bœuf pouvait donner un coup de tête et envoyer la lourde pièce de bois dans la figure du préposé à l'attelage. Les deux bœufs jouclés, on ajustait sur le joug une pièce métallique, composée de deux anneaux et d'une bride (les meillanes). Cette pièce servait à atteler le timon de la charrette ou du tombereau ou du (prai) sorte de timon court muni d'un crochet qui servait à accrocher la charrue ou la bineuse. Quand les bœufs étaient dressés pour être menés par les guides, on ajustait au museau des animaux les mouchettes (mourrailles en patois), ce qui évitait d'avoir une personne en tête d'attelage. Enfin la dernière pièce était la muselière, faite avec du grillage pour empêcher l'animal de brouter pendant le travail.

 

Une partie importante de l'exploitation était réservée à l'alimentation des bœufs. Le fourrage, bien sur, la luzerne ou le sainfoin pour les périodes de travail, le foin de pré ou de moindre qualité pour les périodes de repos. L'hiver, ces rations étaient complétées par des betteraves ou des topinambours que l'on coupait à la «chapeleuse».

 Eté comme hiver, les bêtes étaient sorties pour boire au «bachas» dans la cour de la ferme. En période de grand froid il fallait casser et enlever la glace.

 

La paire de bœufs était pour le paysan un capital précieux qu'il fallait entretenir et soigner. Souvent pour des affections légères on avait recours aux traditionnels médicaments de «bonnes femmes» et pour les petits traumatismes le «rabillaire» faisait l'affaire. On ne faisait appel au vétérinaire que pour les cas les plus graves. Je me souviens d'une intervention du docteur Delhostal de St Vallier sur un bœuf de mon père. Il avait retiré un corps étranger (un morceau de fil de fer long d'une vingtaine de centimètres) de la panse de la bête. L'opération s'était passée dans la cour de la ferme. Le bœuf était debout, l'anesthésie était locale et le véto fouillait dans la panse  par une incision dans le flanc de l'animal. Je devais avoir 7 ou 8 ans et cela m'avait beaucoup impressionné. 

 

Chaque bête avait un nom qui servait aux manœuvres (tourner, avancer ou reculer). Les éleveurs de bœufs de trait ne faisaient pas beaucoup d'effort d'imagination pour baptiser leurs bêtes : c'était invariablement « Froment et Rouget » ou « Joli et Gaillard », ressortaient plus rarement « Bouchard et Grillou ».

 

Puis dans les années 60, la mécanisation se généralisa et on ne vit plus d'attelage que chez quelques nostalgiques d'un passé définitivement révolu.

 

Quand mon père vendit ses bœufs pour s'acheter son premier tracteur: un Deutz 30 chevaux, il les remplaça dans l'étable par deux vaches laitières, ce qui lui permit d'avoir un revenu régulier avec la vente du lait, le lait étant payé mensuellement.


Date de création : 02/02/2009 · 17:36
Dernière modification : 10/02/2009 · 07:48
Catégorie : N°7
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