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N°5 - Chronique élu JL Aillon

CHRONIQUE D’UN ELU : JEAN-LUC AILLON

Interviewé par Séverine Michel et Frédéric de Flaugergues

Fichier au format word ici


hangar-elevage.jpg

Vue générale de l’élevage.

Né en octobre 1954, d’une famille d’agriculteurs j’ai une sœur et deux frères. Je suis allé à l’école publique communale. A cette époque l’école privée n’acceptait pas les garçons, et j’ai gardé un très bon souvenir de notre instituteur M. François et de son épouse. Après, j’ai fait une 6ème à Bourg de Péage, aux Maristes où j’y suis resté 2 ans. L’ambiance ne correspondait pas à mon tempérament et j’ai demandé à changer d’école. Je suis allé en 4ème à l’école d’agriculture des Récollets à Romans. Là, j’étais dans mon milieu et j’ai évolué dans le bon sens. J’ai passé un B.E.P.A. polyculture élevage et pour raison de santé, j’ai arrêté l’école. J’ai voulu passer un B.T.A. par correspondance, qui n’a pas abouti d’ailleurs, car ma santé allait mieux et j’étais plus à la ferme qu’à mes cours. Mon métier d’agriculteur s’est décidé très vite, c’était une passion dès mon plus jeune âge. Pourtant, pendant mes études, mes professeurs me « poussaient » pour continuer en faculté de biologie (animale et végétale) car j’étais à l’aise dans ce domaine.

En 1974, je suis parti à l’armée où j’étais maître chien à Montélimar. J’étais dans mon élément avec les animaux (promenade journalière avec les chiens au bord du Rhône). J’étais également un passionné de tir au centre du 45e régiment de transmission de Montélimar.


stage-cynotechnique.jpg

Jean-Luc maître chien à Montélimar.

Après mon retour en 1975 et jusqu’à mon installation en 1979, je prenais un peu de temps pour les loisirs : la moto trial, le side-car, la marche en montagne (une ascension au sommet du Mont Blanc), le ski de randonnée dans l’Oisans, les cours de danse deux fois par semaine à Valence.

L’agriculture et l’élevage :

En 1979, je me suis installé en G.A.E.C avec mon père. Chacun avait ses tâches, mon père s’occupait surtout du tabac, des asperges, c’était un bon spécialiste et moi je m’occupais des animaux. Nous avions aussi un salarié. Lorsqu’il est parti à la retraite, nous avons progressivement abandonné le tabac. Nous avons été les derniers planteurs de tabac à Claveyson. Lorsque mon père a démarré il y avait 80 planteurs de tabac à Claveyson.


machine-tabac.jpg

Enjambeur à tabac construit par Jean-Luc.
Anecdote : l’avancement est réalisé par 2 boîtes à vitesses mises bout à bout en marche arrière pour obtenir une marche avant moins rapide.

En 1980, nous avons construit une étable pour les vaches laitières, j’avais fait un stage de maçonnerie, et nous avons posé plus de 5000 agglos nous-mêmes. J’ai réalisé toutes mes barrières, car j’aime souder.

En 1983, les quotas sont arrivés, ce fut un coup dur, mais ils ont permis de garantir le prix du litre de lait. Autrement on partait avec l’objectif des prix mondiaux. En travaillant à 2, notre objectif économique était de produire 240 000 litres de lait et notre quota était de 180 000 litres lors de l’installation de Philippe. Financièrement, cela nous a causé de gros soucis et il a fallu attendre des programmes de cessation laitière pour avoir des quotas supplémentaires. Aujourd’hui une forte pression s’exerce pour faire disparaître ces quotas. Les jeunes agriculteurs, au niveau national, bousculent un peu les partisans du libéralisme, afin de maintenir les quotas en prenant modèle sur le système canadien où les producteurs y trouvent leur compte. Mon regret est la mise en place de la P.A.C. avec des primes qui faussent les données. Au niveau du sol, on met en place des cultures par rapport aux primes et les sols en souffrent car il n’y a pas de rotation, c’est d’une incohérence totale.

Mes méthodes de culture sont un peu différentes. Par exemples, au niveau du labour, avec le matériel d’aujourd’hui, la matière organique est diluée en profondeur, les taux de matière organiques baissent, les sables ne sont plus retenus et s’en vont lors des orages sur la chaussée, dans les fossés. Ensuite, la collectivité paie pour curer les combes et les routes. Il faudrait au contraire laisser les débris végétaux en surface pour freiner cette érosion. Chez nous, il y a 12 ans que l’on n’a pas labouré. Le sol est travaillé en surface puis on sème. Il faut démarrer sur une petite surface, « se faire la main » car il y a aussi des échecs (mauvaises herbes), mais il y a de bons résultats au bout de 2 à 3 ans. Lorsque j’enlève les tuyaux d’arrosage dans le maïs, ils sont presque recouverts de terre remontée par les vers de terre. La terre est donc vivante et en bonne santé.

Toutes nos cultures sont réservées pour l’élevage, mais certaines années on a un peu d’excédent et l’on vend le maïs à la coopérative. Mon objectif serait de cultiver plus de luzerne, car avec l’élévation des températures en été, la luzerne est une rare plante qui pousse quand il fait plus de 35 degrès et en arrosant un peu on obtient du fourrage, des protéines de bonnes qualités. Pour les vaches, c’est le top du top, ça les fait ruminer !


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Jean-Luc nourrit ses vaches laitières.

Pour mon avenir, la mise aux normes de mon élevage va m’obliger à m’arrêter avant la retraite. Je ne veux pas faire de gros investissements. En sachant que personne ne prendra la relève, je n’aurai pas le temps d’amortir. Donc aujourd’hui, je ne fais pas trop de bruit. Je fais du lait de qualité, la laiterie ne se plaint pas. La retraite d’agriculteur est à 61 ans. Mon père m’a fait une déclaration d’apprentissage et si mes finances le permettent, je vais essayer d’acheter les trimestres. A ce moment là, je pourrai partir à 59 ans. Les bâtiments ne pourront être vendus, ils serviront peut-être pour abriter un cheval. Philippe n’est pas motivé pour continuer l’élevage et puis une personne seule ne peut tenir un troupeau. Il va continuer la grande culture.

Sur un plan général, on parle beaucoup d’agriculture bio et d’O.G.M. De mon point de vue, les O.G.M. doivent être réservés à une agriculture industrielle pour des agriculteurs qui produisent les carburants verts tels que l’éthanol. De même, il ne faudrait pas mélanger bio et O.G.M. dans une même région, ce n’est pas compatible. Je pense qu’entre les deux, il y a de la place pour une agriculture raisonnée et responsable. Les gens doivent s’engager dans ce qu’ils font pour avoir une agriculture de qualité : traçabilité des produits pour informer les consommateurs, enregistrement des travaux (plan d’épandage, registre sanitaire, déclaration de naissance …) C’est la dernière évolution de la P.A.C. avec la conditionnalité des aides. On trouve aussi les aides environnementales avec, par exemple, la mise en place d’engrais verts entre deux cultures pour piéger les nitrates et autres résidus, de même que la protection des berges de rivières avec des bandes herbacées.

Au niveau syndical, j’étais adhèrent à la confédération paysanne, aujourd’hui, je ne cotise plus mais je suis sympathisant, car j’ai pris un peu de recul par rapport à certaines personnes. Au début, on défendait plus le revenu du producteur que la production en elle-même.

Vie de famille :

En 1990, je me suis marié avec Sylvie, fille de viticulteur du Sud de la Drôme. Fonctionnaire à la poste, elle ne connaissait pas toutes les contraintes de l’éleveur : pas d’horaire, tous les imprévus, le week-end à la ferme…

Nous avons 3 filles : Gaëlle, qui est en seconde au lycée Laurens de St Vallier ; Lucie, qui est en 4ème à Ste Marie et Elodie en CM1 à Claveyson. Toutes les 3 sont proches de la nature. On essaie de partir en vacances au printemps et pour cela je prends une personne de remplacement.

Depuis 1993, je suis président d’un groupement d’employeurs (service de remplacement en Galaure- Valloire). On a un salarié permanent qui assure les remplacements. En priorité viennent les remplacements de maladies, d’accidents et ensuite les congés, les loisirs, puis les formations professionnelles. Nous avons une trentaine d’adhérents sur la Galaure, pour un permanent et quelques vacataires surtout pour les remplacements maternité et paternité financés par la R.S.A.. Donc pour les congés, il faut s’organiser très tôt et il ne faut pas de malade entre temps. Ceci dit, on part tranquille car notre employé est bien, il est de confiance. Je pars sans soucis. Par contre, je ne pars pas l’été, trop d’imprévus en période d’irrigation.

Vie municipale :

Depuis 1983, je suis au conseil municipal, donc cela fera 4 mandats en 2007. J’ai commencé avec M. Darnat, puis M. Bonin et enfin M. Baboin. Lorsque je me suis présenté pour mon premier mandat, je faisais parti du C.A.C., il y avait une bonne ambiance, des collègues qui souhaitaient travailler avec la municipalité. Je suis donc parti avec eux. Lors de mon 2ème mandat, je suis passé adjoint responsable de la voirie. Avec le recul, la question que je me pose est comment vivent ceux qui sont maires ou adjoints, en étant salariés à l’extérieur ? En agriculture, on arrive à organiser notre travail pour une réunion à 10 heures ou 14 heures. Dans une commune rurale, il y a de moins en moins d’agriculteurs au conseil municipal. Dans l’avenir, ces postes seront réservés aux retraités. Je côtoie encore des agriculteurs qui sont adjoints et il est nécessaire qu’ils soient rémunérés car on prend beaucoup de temps et l’exploitation peut en souffrir financièrement.

J’ai eu beaucoup de plaisir à m’occuper de la voirie puis de l’assainissement. Je suis assez matérialiste, homme de terrain et passionné d’architecture. Le travail avec des cabinets d’étude est toujours enrichissant, on visite d’autres communes, on rencontre des gens compétents. Aujourd’hui, les mentalités changent, les gens abusent un peu, au moindre problème, ils vont à la mairie alors que souvent, ils pourraient gérer leur petits soucis tout seul ou entre voisins. Cela est irritant à force, on perd de l’énergie, du temps. Pour mon dernier mandat, j’ai repris la voirie en comptant avoir moins de travail, mais il y a eut l’aménagement du village… Je me suis vite passionné pour ce projet, c’était très intéressant. Je suis sûr que je ne serais pas conseiller municipal en ville, je ne serais pas à l’aise. On ne connaît pas les gens, c’est moins convivial.

Evolution de la commune :

En 20 ans j’ai vu l’évolution de la commune, avec le passage obligé de la ligne haute tension (1985 - 1986), puis du T.G.V., qui dénature notre paysage et qui ont modifié notre voirie communale. Il y a eu une amélioration des écoles, des logements communaux, l’acquisition et l’aménagement de l’épicerie, de notre salle des fêtes lors de mon premier mandat. Avec le plan d’occupation des sols, quelques maisons se sont construites, peut être trop maintenant ! Il y a beaucoup de demande. Je pense qu’il y a encore quelques zones favorables à la construction, mais il faudrait laisser des surfaces assez importantes par maison. Nous avons à Claveyson un bâti rural avec des grosses fermes et les maisons devraient rester dans un cadre de 1500 à 2000 m2. Malheureusement, aujourd’hui, si on révise le P.O.S. en P.L.U., les surfaces des terrains seront réduites. Après discutions, lors d’un conseil municipal, nous avons souhaité laisser le choix à la prochaine équipe municipale de revoir ou non le Plan d’Occupation des Sols actuel.

Ceci dit, c’est très bien qu’il y ait eu ces maisons, car au début de mon 1er mandat, il ne se construisait aucune maison, à part pour les agriculteurs. Ces dernières années, le village de Claveyson, s’est bien rénové, tout est habité, c’est vivant. Aujourd’hui, on prépare la 2ème tranche de travaux pour l’aménagement des trottoirs sur la route de Chateauneuf. On laissera le centre du village pour la prochaine équipe.

Pour libérer de la place au centre du village, rien n’est prévu pour ce mandat. Moi, je verrais bien des places de parking à la place d’un jeu de boule. De plus en plus de voitures dorment dans le village. Frédéric Micoud a un projet de réalisation de quelques garages locatifs.

Le R.P.I. :

En ce qui concerne les écoles, elles sont regroupées en R.P.I., ce qui nous a posé quelques soucis il y a 2 ans. Le S.I.V.U. a été sauvé in extrémis. La Motte de Galaure évolue en développant des constructions, sans en mesurer peut-être toutes les conséquences. Donc d’ici 2 ou 3 ans, les problèmes vont revenir. Où loger les enfants ? L’idée d’une grande école commune a été loupée. Trop de tensions, au moment des débats intercommunaux. Le transport de midi coûte cher aux communes, mais Claveyson n’était pas pour le projet d’une cantine par école. Il a cependant fallu l’accepter et le bâtiment est maintenant en construction.

Intercommunalité :

Une grande évolution au conseil municipal est l’adhésion de Claveyson à la Com Com (Communauté de Communes de la Galaure). C’est nouveau, il va falloir s’impliquer, gérer ensemble. On crée des structures intercommunales, des S.I.V.U. (Voirie Galaure, R.P.I.) mais les budgets « gonflent » toujours. Pour ma part, je pense qu’en plus du matériel en commun, il faudrait aussi du personnel en commun spécialisé dans des taches bien précises. Par exemple pour une débroussailleuse, si elle était conduite par une même personne responsable de son matériel, qui ferait toutes les communes, on gagnerait en efficacité et qualité de travail. Dans l’intercommunalité, il y a le projet de faire une fête annuelle pour que les habitants des différentes communes apprennent à se connaître. Voici une idée, d’un ami du Lot et Garonne, maire d’une commune de 450 habitants adhérente à une communauté de commune. Cette commune possède un gymnase et organise chaque année une grande fête, « la Bodega ». Toutes les associations et tous les commerçants de l’intercommunalité y participent. Par exemple, les A.C.C.A. de toutes les communes s’occupent de faire cuire ou griller les viandes, les associations sportives s’occupent des desserts, d’autres préparent les entrées, les boulangers fournissent le pain … Chacune effectue un plat, qui est vendu 2 euros la part. Il n’est pas vendu de menu complet. La 1ère année il y avait 700 personnes et aujourd’hui, 4 000 personnes se retrouvent dans la joie et la bonne humeur (animations diverses, défilés de majorettes masculines et féminines, etc …). Nous avons la chance d’avoir des communes rurales de même taille, excepté Châteauneuf un peu plus important, mais les discutions restent possibles. Je ne suis pas trop impliqué dans l’intercommunalité, car je n’ai pas l’intention de faire d’autre mandat municipal. La commission agricole de l’intercommunalité n’est pas très dynamique, les réunions y sont rares.

Mon rêve est de trouver du temps pour bricoler, bâtir. Lorsque je suis stressé, je prends mon poste à souder et cela me détend. Alors, à la retraite je ne devrais pas m’ennuyer.

Abréviations et sigles :

B.E.P.A. (Brevet d’Etude Professionnelle Agricole)

B.T.A. (Brevet de Technicien Agricole)

G.A.E.C. (Groupement Agricole des Exploitations en Commun)

P.A.C. (Politique Agricole Commune)

O.G.M. (Organisme Génétiquement Modifié)

C.A.C. (Comité d’Animation Claveysonnais)

S.I.V.U. (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique)

P.O.S. (Plan d’Occupation des Sols)

P.L.U. (Plan Local d’Urbanisme) remplace maintenant le P.O.S.

R.P.I. (Regroupement Pédagogique Intercommunal)

Com Com (Communauté de Communes de la Galaure)


Date de création : 07/03/2007 · 20:09
Dernière modification : 07/03/2007 · 20:09
Catégorie : N°5
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Réactions à cet article


Réaction n°1 

par lucky le 26/09/2007 · 13:28

tout à fait d'accord sur le loupé de l'école commune, sur le partage des moyens entre les communes....
Arrivée depuis 4 ans sur Fay le Clos, j'ai beaucoup de mal à comprendre certains choix faits par des élus qui ne sont pas capables de prendre un peu de recul et d'agir en fonction de l'intérêt de tous.
Peut-on espérer un changement????

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